Vérité et réconciliation

Cet article a été écrit en 2022 et mis à jour en 2023. Merci à Av, Sara et Tony de m’avoir aidée à éditer cet article.

 

Chez Régénération Canada, nous savons que la plupart des pratiques régénératrices dont nous parlons tous les jours n’ont rien de nouveau: il s’agit souvent de pratiques ancestrales qui ont été effacées par des méthodes d’agriculture destructrices, mais non oubliées par les peuples autochtones et les paysan·ne·s du monde entier. C’est pourquoi nous croyons que la régénération des sols et des terres ne peut se faire sans reconnaître les personnes et les communautés qui entretiennent une relation mutuelle avec ces terres depuis des temps immémoriaux.

En juin 2021, le gouvernement canadien a adopté à l’unanimité une loi déclarant le 30 septembre comme un jour férié fédéral, répondant ainsi à l’appel à l’action n°80 de la Commission de vérité et de réconciliation:

« Nous demandons au gouvernement fédéral d’établir comme jour férié, en collaboration avec les peuples autochtones, une journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour honorer les survivants, leurs familles et leurs collectivités et s’assurer que la commémoration de l’histoire et des séquelles des pensionnats demeure un élément essentiel du processus de réconciliation. »

Pour souligner la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation, nous avons rassemblé des informations sur des moyens de contribuer, du matériel éducatif et des possibilités de formation qui pourraient intéresser notre réseau régénérateur. Dans la mesure du possible, les organisations et le matériel énumérés ci-dessous se situent à l’intersection des revendications autochtones et des questions régénératrices fondamentales telles que la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, la protection des terres et la lutte contre les changements climatiques.

Il est pertinent de reconnaître que Régénération Canada est une organisation fondée et opérée par des allochtones, et que nous avons encore beaucoup à faire dans notre cheminement vers une meilleure compréhension, une plus grande considération et une inclusion active des voix autochtones dans toutes nos activités. Ce document est une tentative sincère de partager les premiers fruits de ces efforts avec notre communauté, dans l’espoir qu’il puisse aider d’autres personnes qui marchent aussi sur ce chemin.

 

Faire une contribution

Si vous cherchez à faire une contribution à l’intersection des revendications autochtones et des questions régénératrices fondamentales telles que la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, la protection des terres et l’action climatique, voici quelques options. En commandant des graines chez Cultural Seeds, votre achat servira à financer le rematriement des terres et la rééducation des femmes et des personnes 2SLGBTTQIA+ autochtones aux méthodes agricoles ancestrales via le projet Ga Gitigemi (We Will Plant / Nous allons planter).

De plus, parmi les nombreuses organisations que vous pourriez soutenir par un don monétaire direct, nous en avons identifié quelques-unes qui pourraient vous intéresser. Le Natoaganeg Community Food Centre (CFC) lutte contre l’insécurité alimentaire au sein de la Première nation d’Eel Ground, une communauté de la Première nation Mi’kmaq, en enseignant le jardinage et la cuisine. De même, le CFC de Qajuqturvik promeut la souveraineté alimentaire des Inuits d’Iqaluit en renforçant les systèmes alimentaires locaux. En Colombie-Britannique, la fondation IISAAK OLAM soutient l’établissement, la gouvernance et la gestion des aires protégées et de conservation autochtones. À l’échelle nationale, Indigenous Climate Action s’efforce à relier et à soutenir les communautés autochtones qui apportent des solutions aux changements climatiques.

Vous pouvez également aider les nations autochtones qui travaillent sur le terrain pour prendre soin des terres et des eaux en signant la déclaration de soutien des Gardiens pour la Terre. En outre, les propriétaires de terres sur les territoires couverts par les Traités 4 et 6 peuvent devenir membres du Treaty Land Sharing Network afin d’accueillir les personnes autochtones sur leur terres pour la cueillette de plantes et d’herbes médicinales, la chasse et la tenue de cérémonies.

 

Apprendre des perspectives autochtones

Un véritable engagement envers la vérité et la réconciliation doit aller plus loin qu’un don annuel de temps ou d’argent. Comme prochaine étape, nous vous invitons à vous intéresser aux perspectives autochtones en prenant le temps, dans les semaines à venir, de consulter les sources suivantes. Pour les amateurs de podcasts, nous recommandons l’épisode 8 de Who Will Feed Us: The Rematriation of Seeds and Decolonizing our Food Systems, avec Tiffany Traverse. Nous avons également adoré Indigenous Eco-Nomics: Ancestors of the Future avec Nick Estes sur Bioneers, et Healing The Land IS Healing Ourselves avec Kim Smith sur All My Relations. Si vous préférez le format vidéo, There’s Something in the Water est un documentaire percutant sur le racisme environnemental qui touche les communautés autochtones et noires de Nouvelle-Écosse, en territoire mi’kma’ki. Si c’est la lecture qui vous parle le plus, nous vous recommandons Tresser les herbes sacrées: Sagesse ancestrale, science et enseignements des plantes de Robin Wall Kimmerer. Une brève histoire des barricades: Castors géants, diplomatie et régénération dans la pensée anishinaabeg de Leanne Betasamosake Simpson est une exploration concise et saisissante des barricades autochtones, que vous pouvez également apprécier sous forme de conférence. Pour les jeunes lecteur·trice·s, le roman graphique This Place: 150 Years Retold est une magnifique exploration d’histoires autochtones du passé, du présent et de l’avenir de ce qui est aujourd’hui le Canada.

 

 

Devenir un·e allié·e

Si vous désirez être un·e allié·e des communautés autochtones, vous vous demandez peut-être par où commencer. Un bon point de départ est de savoir sur quel(s) territoire(s) autochtone(s) vous vous situez, afin de pouvoir vous informer sur la culture de ces peuples et sur l’histoire coloniale qui les a affectés. Ensuite, vous pouvez consulter les guides rédigés par des groupes autochtones à l’intention des allié·e·s. Par exemple, le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal propose une Trousse d’outils pour les allié·e·s aux luttes autochtones, qui peut également être commandée sous forme de dépliants. D’intérêt particulier pour le mouvement régénérateur, les Gardiens pour la Terre proposent même un guide intitulé Devenir un allié de la conservation dirigée par les Autochtones.

 

Aller chercher une formation au niveau organisationnel

Finalement, si vous faites partie d’une organisation qui travaille auprès des Autochtones et/ou qui souhaite les inclure davantage, vous devriez envisager d’investir du temps et des ressources pour offrir à votre équipe une formation donnée par un groupe autochtone. Afin d’abaisser la barrière d’entrée pour ce type de connaissances, le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal et Mikana ont créé la Boîte à outils décoloniale: un parcours éducatif gratuit pour un apprentissage indépendant. Néanmoins, il existe une valeur indéniable à la relation d’échange que l’on peut avoir avec une éducateur·trice dans le cadre de formations et d’ateliers guidés en direct. C’est pourquoi nous souhaitons vous donner quelques pistes: Sensibilisation aux Autochtones Canada, The Indigenous Perspectives Society, The Indigenous Relations Academy, et kinSHIFT.

 


Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire cet article!