Voici comment nous compensons l’empreinte carbone de notre Symposium Sols Vivants 2017

En octobre 2017, la première édition du Symposium Sols Vivants a vu le jour. Cette initiative, émanant d’un groupe de quelques citoyen.ne.s, a finalement inspiré plus de 400 participant.e.s venant des quatre coins de la planète. Soucieux.euses de l’environnement et du système agroalimentaire actuel, les participant.e.s sont reparti.e.s outillé.e.s avec une solution d’une simple technologie mais d’un immense impact: la régénération de la santé de nos sols!

Première étape: calculer nos émissions de CO2

Afin de respecter nos valeurs environnementales, Régénération Canada a souhaité comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre produits lors de l’événement, et répondre aux critères du Programme Engagement Climat d’Ecocert. Les distances parcourues par les participant.e.s et leurs moyens de transport ont été ajoutés à celles de l’équipe pour nous indiquer la quantité de CO2 émise dans l’atmosphère: le symposium a produit environ 40 tonnes de CO2 en trois jours.

Deuxième étape: déterminer un projet de séquestration de carbone

Suite à ce calcul, nous avons décidé de lancer un appel aux fermier.e.s afin de mettre en action un projet de séquestration du carbone par l’agroforesterie. L’agroforesterie désigne l’intégration des arbres dans des systèmes agricoles, soit des cultures ou de la production animale. En agroforesterie, les arbres sont un élément essentiel de la ferme. Les arbres aident à améliorer la productivité and font croître le rendement des récoltes. En effet, l’agroforesterie peut rendre les fermes plus profitables, tout en contribuant à la protection de l’environnement. Le projet a rapidement été soutenu par notre commanditaire Sustainability Action Fund Concordia. C’est finalement la ferme d’Oneka à Frelighsburg qui a été choisie pour réaliser l’objectif de séquestrer et de stocker l’équivalent des 40 tonnes de CO2 engendrées par l’événement, par la plantation d’un verger de pommes biologiques. Le projet a bénéficié de l’aide de DocTerre et Propagate Ventures.

Laurence et Ananda de Régénération Canada prélèvent des échantillons de sol sur la terre d’Oneka.

Troisième étape: prélever les échantillons de sol

Cet été, nous avons prélevé des échantillons de sol pour mesurer le carbone déjà existant sur la terre d’Oneka. Les échantillons ont été recueillis dans plusieurs secteurs du terrain, et à trois différentes profondeurs afin de s’assurer d’une bonne représentativité du terrain. Sur un total de 90 échantillons, les résultats du laboratoire indiquent une moyenne de 7.2% de matière organique et de 2.45% de carbone. Les tests du sol ont été effectués au laboratoire Soil Fertility de l’Université McGill.

Quatrième étape: traiter le sol et planter les pommiers

Au cours des trois prochaines années, des traitements de thé de compost et de sous-solage Keyline (une technique agricole permettant d’optimiser l’utilisation des ressources d’eau sur une terre), en parallèle avec d’autres inoculants biologiques seront appliqués afin d’améliorer la santé du sol et de restaurer la diversité microbienne. Dans un premier temps, nous traiterons les pommiers dans leurs pots, ainsi que le terrain destiné à leur plantation. Une fois que les pommiers seront transplantés et que les cultures de couverture seront en place, nous effectuerons les traitements à plusieurs reprises, et nous prendrons des échantillons chaque année pour comparer les résultats. Dans une perspective de long terme, les fermier.e.s d’Oneka pourront apprendre à effectuer les traitements et à faire les calculs de la séquestration du carbone eux-mêmes.

Nos prévisions

Nous estimons que l’équivalent de CO2 en carbone émis par le Symposium 2017 sera stocké dans le sol au cours des trois à cinq années suivant la plantation.

Pour notre Symposium de 2019, qui se déroulera du 28 au 31 mars, nous avons un projet distinct pour compenser nos émissions. En partenariat avec Arbre-Évolution, nous explorons un projet de séquestration du carbone dans les sols d’une bande riveraine, un espace de 3 à 10 mètres entre le milieu aquatique et le milieu terrestre, utilisé pour améliorer la qualité de l’eau et pour lutter contre l’érosion.

En conclusion, si le projet vise à compenser minimalement les émissions de GES des symposiums, la régénération de ce sol lui permettra de devenir un puits de carbone pour les prochaines années, bien au-delà de nos actions.