Comprendre le cycle du carbone pour inverser les changements climatiques

La plupart des gens comprennent que les changements climatiques sont causés par la combustion des combustibles fossiles et qu’il y a trop de CO2 dans l’atmosphère. Mais pour comprendre le portrait plus général de ce qu’il faut faire pour inverser ces changements, il faut penser au cycle du carbone.

Le carbone est l’unité de construction de la vie biologique sur la terre. La biomasse, cette matière dont notre corps est composé, et dont les plantes et les animaux sont aussi composés, est principalement du carbone. C’est pour cette cette raison qu’il ne reste qu’une petite quantité de cendre quand la biomasse brûle.

Le carbone, comme beaucoup d’autres éléments, existe sous trois états différents : gazeux, liquide et solide. Lorsque la biomasse brûle ou se décompose, le carbone passe à l’état gazeux et est libéré dans l’atmosphère. Une fois qu’il est sous forme gazeuse et qu’il est dans l’atmosphère, il y reste jusqu’à ce que “quelque chose” le reconvertisse à l’état solide. Ce “quelque chose”, qui retire le CO2 de l’atmosphère, c’est la photosynthèse. En effet, les plantes utilisent l’énergie solaire pour métaboliser le CO2 et le transformer en carbone sous forme liquide et en oxygène gazeux. Les plantes excrètent le carbone liquide par leurs racines et nourrissent les micro-organismes qui, en retour, aident les plantes à assimiler les autres nutriments dont elles ont besoin pour croître. Les plantes croissent et créent de la biomasse. Les humains et les animaux consomment les plantes pour obtenir l’énergie et les nutriments qu’elles contiennent et ils créent à leur tour de la biomasse.

Il faut qu’il y ait un équilibre entre le carbone qui est dans l’air et le carbone qui est emprisonné sous forme de biomasse pour que les conditions dans les écosystèmes de la terre soient propices à la vie telle que nous la connaissons. Et pour maintenir le système en équilibre, il devrait y avoir deux fois plus de carbone dans la biomasse que dans l’atmosphère.

Les combustibles fossiles sont une forme de biomasse qui a été emprisonnée sous terre et qui est maintenue là depuis longtemps. Depuis environ 100 ans, les humains brûlent cette biomasse à grande vitesse, ce qui relâche le carbone qu’elle contenait dans l’atmosphère. Ils ont aussi détruit d’énormes surfaces de végétation naturelle pour construire des villes, extraire des ressources et produire de la nourriture.

Afin de rétablir l’équilibre du cycle du carbone, il faut non seulement réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi nous assurer que nos fermes, nos villes, nos usines et nos forêts intègrent assez de plantes et de vie microbienne dans leur conception.

Il existe deux cycles de carbone: le cycle court et le cycle long. Dans le cycle court du carbone, ce dernier est emprisonné pendant la vie de l’animal ou de la plante et relâché quand l’individu meurt et se décompose. Il y a aussi un cycle du carbone plus long dans lequel le carbone est emprisonné dans le sol ou dans les profondeurs des océans. Le carbone change de forme lorsqu’il est emprisonné sous la terre. L’humus, les tourbières, les marais et les fonds marins sont des endroits ou le carbone est séquestré pour de plus longues périodes. Pour renverser les changements climatiques, il faut repenser nos villes et gérer nos terres de façon à maximiser la quantité de carbone qui est séquestré pour les périodes les plus longues possibles.

Dans les faits, l’agriculture industrielle relâche plus de carbone qu’elle n’en séquestre. L’agriculture régénératrice et le « carbon farming » (des pratiques qui permettent de séquestrer le carbone dans le sol) peuvent être des solutions importantes en réponse à dans cet enjeu. Il en va de même pour la foresterie et pour toutes nos pratiques d’aménagement des terres. Chez Régénération Canada, notre mission est d’unir nos forces avec celles des citoyens, des fermiers et des acteurs visionnaires impliqués dans la gestion du territoire et de l’industrie agro-alimentaire. Ensemble nous pouvons engendrer les changements qui rétabliront l’équilibre du cycle du carbone.

 

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