Nous ressentons tous l’urgence d’appeler à l’action pour prévenir la catastrophe climatique en modifiant, à grande échelle, la manière dont nous faisons les choses, de façon à faire une différence suffisante, à brève échéance. C’est pourquoi Régénération Canada accueille à bras ouverts toutes les initiatives qui contribuent à la solution. Bien que nous appuyons l’agriculture biologique, la superficie des fermes certifiées biologiques est relativement petite comparativement à celle des fermes conventionnelles.
Nous applaudissons les initiatives visant à améliorer la santé du sol
Il y a plusieurs fermiers qui, sans faire du biologique, sont tout de même des pionniers dans l’utilisation de certaines méthodes très efficaces pour maintenir la qualité du sol. Nous devons joindre nos forces à celles de tous les pionniers qui travaillent pour bâtir le capital d’expérience et de données qui contribue à augmenter la superficie de sols qui peuvent agir comme puits de carbone.
C’est pourquoi nous nous concentrons d’abord sur le sol. Nous visons l’inclusion de toutes les initiatives. Parfois, quand le sujet tourne autour de « ce qu’il ne faut pas faire », la discussion peut se polariser. Il y a déjà de la tension entre les producteurs biologiques et les producteurs conventionnels, où chaque groupe se sent jugé par l’autre. En réalité, il y a plusieurs nuances entre les deux. L’agriculture de conservation, le non-labour, l’agriculture raisonnée, l’agriculture locale, la permaculture et l’agriculture urbaine sont toutes des formes d’agriculture qui font du bon travail.
Un sol vivant peut remédier aux contaminants
Nous savons qu’un sol en santé peut remédier aux contaminants. La bio-remédiation nous montre le pouvoir des champignons, des bactéries et des plantes pour restaurer la vie dans les sols.
Récemment, lors d’une table ronde que nous animions à l’assemblée annuelle de Réseau pour une alimentation durable (RAD), notre bonne amie et agronome, Odette Ménard, a soulevé un point: nous mettons peut-être trop d’emphase sur les méfaits de certaines molécules. Elle a suggéré qu’en construisant des sols vivants, le besoin en intrants synthétiques diminuerait graduellement avec le temps. La plupart des données sur les méfaits des produits chimiques proviennent d’observations faites dans des systèmes d’agriculture conventionnels, alors que des systèmes ayant des sols dont le microbiome est diversifié seraient peut-être capables de dégrader efficacement les résidus de plusieurs produits chimiques.
Le test: faire pousser des radis dans un sol contaminé
Odette nous a parlé d’essais qu’elle avait supervisés sur des sols contenant des résidus de pesticides. Il y avait un groupe témoin sans culture de couverture, un groupe utilisant seulement du radis comme couverture ainsi qu’un groupe utilisant un mélange de cultures, dont le radis. Dans la parcelle contenant seulement du radis, les résidus de pesticides ont empêché la croissance des radis. Ils étaient petits et rabougris. Mais dans le groupe à culture mixte, les radis ont cru de façon normale, démontrant que la biodiversité présente dans la culture multi-espèces pouvait inhiber l’effet d’une toxine.
Ensemble pour les sols vivants
Nous savons que l’agriculture est pleine de défis. Obtenir une bonne récolte malgré les aléas de la météo, des mauvaises herbes et des ravageurs n’est pas chose facile et il n’y a pas de méthode parfaite. Voilà pourquoi Régénération Canada applaudit tous les fermiers qui enrichissent les sols en matière organique et pourquoi nous voulons faire une place pour tout le monde dans notre mouvement. Que vous labourez un peu votre terre, ou que vous appliquez un peu de produits chimiques, tant que la teneur en matière organique de votre sol augmente et tant qu’il y a des vers qui y vivent, vous allez dans la bonne direction et nous saluons vos efforts! Ensemble et partout dans le monde, nous pouvons agrandir la surface de sols qui séquestrent du carbone, qui s’érodent moins et qui renforcent la sécurité alimentaire.