De la passion à l’action – Laucolo passe un message à travers des illustrations de fruits et légumes

Elle ne croyait pas que le dessin pouvait figurer dans son destin. Laurence Deschamps-Léger, bien connue sous le pseudonyme Laucolo, n’avait jamais envisagé devenir une artiste agroalimentaire qui raconte l’histoire et les saisons des aliments locaux par le biais de l’aquarelle et de l’illustration numérique.

De globale à locale

« Tomates » de Laucolo

Durant ses études en développement international, elle s’est spécialisée en systèmes agroalimentaires en portant le chapeau des sciences sociales. Elle croyait que son chemin la mènerait dans les quatre coins du monde afin de se consacrer aux enjeux de souveraineté alimentaire sous les loupes politique, anthropologique et socioéconomique. Vers la fin de ses études, elle a senti le besoin de s’enraciner dans le sol québécois qui avait, lui aussi, ses problématiques agroalimentaires. Selon elle, c’est dans son patelin que son travail prenait tout son sens. En 2012, elle s’est donc engagée avec les Fermes Lufa pour contribuer au développement des affaires de cette start-up en plein essor.

Du déni au déclic

Laurence, fondatrice de Laucolo, avec son calendrier 2019 « Des fruits et légumes du Québec »

Elle a pris connaissance qu’il existait, au Québec, des fruits et légumes locaux d’une diversité impressionnante. Inspirée par cette variété d’aliments, tout commenca à prendre forme sur les murs des Fermes Lufa. Ayant été entourée par une famille et des amis qui n’oeuvraient pas dans le domaine artistique, Laucolo ne voyait pas comment il était envisageable de gagner sa vie en dessinant. Elle a donc continué à travailler pendant plusieurs années, en réservant soirs et week-ends à ses précieuses illustrations. De plus en plus passionnée, elle peaufinait ses connaissances en dévorant articles et livres sur l’agriculture locale à « temps perdu ». Peu à peu, Laucolo ajoutait des plumes à ses ailes. Sa première oeuvre a été un calendrier représentant les légumes de saison. Ce fut une récolte à succès, une artiste était née. Quelques mois plus tard, elle quittait son emploi pour consacrer coeur et âme à ses illustrations.

Quand l’information circule à travers des illustrations de fruits et légumes

« De la ferme à la table », de Laucolo

Pour Laucolo, l’agroalimentaire est une façon de reconnaître les multifonctionnalités de l’agriculture, et c’est une source d’inspiration infinie qui nourrit chacune de ses oeuvres. Dessiner est une façon de parler : c’est un langage pleins de couleur, plutôt ludique, et accessible à tous. À travers ses illustrations, Laucolo peut ainsi connecter avec les gens: c’est une porte d’entrée au partage d’information et à la discussion.

Bio, local et zéro déchet : un puzzle à mille morceaux

Qu’est-ce qui est mieux: une pomme de terre provenant d’une ferme de la rive-sud ou une pomme de terre bio mais emballée (la certification bio oblige parfois l’emballage)? Pour Laucolo, il importe de varier et de faire de son mieux. Aujourd’hui, les raccourcis mentaux alimentaires mettent beaucoup de pression sur le dos des consommateurs : « Ok, cette année, on refuse le sucre! L’année suivante, on boycott les avocats comme ils sont issus des cartels mexicains, puis après, on coupe sur le café à cause de la crise mondiale ».

« Courges & Citrouilles », de Laucolo

Les gens sont tannés de se faire dire quoi faire, et la notion de culpabilité vient trop souvent teinter leurs choix. Pour sortir de cet engrenage axé sur l’individu, Laucolo souhaite qu’on reconnaisse la dimension politique et collective de notre alimentation et qu’on exige de nos gouvernements et des entreprises des aliments à l’image du système alimentaire qu’on veut.

Le Symposium Sols Vivants fait rêver Laucolo

En 2017, Laucolo a connu un autre déclic lors du premier Symposium Sols Vivants. Avec son amie et partenaire Sara Maranda-Gauvin (co-fondatrices de l’organisme On sème), elles réalisent avec étonnement que les sols vivants étaient des puits de carbone efficaces, qui ont la capacité de renverser les changements climatiques. Fascinées par cette nouvelle information, elles ont ajouté un cours sur la santé des sols dans une formation qu’elles livraient à l’Université d’été en agriculture urbaine au Campus MIL. Plusieurs autres projets sur les sols vivants sont dans le mire de Laucolo, notamment un partenariat avec Les Jardins de l’Écoumène et des illustrations sur la vie dans les sols. Fervente de la décroissance et inspirée par le symposium, Laucolo souhaite également compenser l’intégralité de son empreinte carbone au fur et à mesure que son entreprise évolue.

Une diversité d’artistes débarqueront au symposium!

Pour créer un changement de paradigme, nous savons qu’il est fondamental de changer les croyances qui teintent coeur et esprit de différents groupes d’individus. En plus de discuter avec les agriculteurs et de mobiliser les gens quant aux sols vivants, nous nous sommes donné comme devoir de créer un mouvement social. L’ingrédient secret? Les artistes. Ils mettent du piquant dans nos vies, ils s’expriment dans une langue qui nous touche, et ils changent nos perceptions.

Une diversité d’artistes viendront colorer le Symposium Sols Vivants. Moe Clark et ses acolytes vont faire jammer la veillée dans une ambiance qui nous ramènera à nos racines nomades, Caroline Magar illustrera, sur le vif, l’essence des rencontres qui auront lieu durant l’événement, Jean-Marc Abela nous fera bouger sur ces rythmes bien choisis, et enfin, les oeuvres de Laucolo nous en mettra plein la vue avec ses oeuvres qui orneront les murs du Marché Bonsecours. Serez-vous des nôtres?

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Pour en savoir plus sur les produits de Laucolo:

Site web – https://www.laucolo.com/

Instagram – https://www.instagram.com/laurence_laucolo/

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