[VIDÉO] Comment cet agriculteur élève des vaches pour lutter contre les changements climatiques

La plupart des gens ont entendu dire que la consommation de viande était un facteur qui contribue grandement aux changements climatiques. Il y a pourtant une importante fonction écologique dans laquelle les ruminants (vaches, chèvres, moutons) peuvent jouer un rôle majeur: dans la régénération des sols dégradés. Il est vrai que les vaches émettent du méthane et que la production industrielle de viande a une lourde empreinte écologique. Dans un élevage conventionnel, les vaches consomment annuellement d’énormes quantités de maïs et de soya produits sur des sols qui sont généralement labourés et fertilisés aux engrais chimiques de façon intensive.

Les pâturages peuvent séquestrer plus de carbone que les arbres

Dans les climats tempérés cependant, les pâturages gérés de façon régénératrice ont le potentiel de séquestrer plus de carbone que les arbres. En effet, les ruminants ont la capacité unique de digérer les fibres des herbes, ce que les humains sont incapables de faire. Ainsi, lorsque les herbes sont consommées par des troupeaux de vaches à une longueur qui favorise la croissance rapide des racines, c’est-à-dire, ni assez court pour endommager les racines, ni trop long pour que la dormance s’installe, les plantes développent des racines profondes et continuent de séquestrer le carbone à grande vitesse.

Paul Slomp et la ferme Grazing Days

Nous sommes allés visiter Paul Slomp à sa ferme Grazing Days en Outaouais, au Québec. Paul est un fermier passionné et éloquent qui s’est engagé à restaurer la santé de ses sols au moyen du pâturage rotationnel intensif (mob grazing). Le pâturage rotationnel intensif consiste à déplacer fréquemment un groupe compact de vaches d’une section de pâturage à une autre. Les vaches piétinent les herbes, les rendant ainsi plus faciles à dégrader par les microbes du sol et elles fertilisent aussi le sol avec leur fumier. Le troupeau est maintenu en place grâce à une clôture électrique qui est facile à déplacer par une seule personne. Dans les périodes les plus chaudes de l’année, lorsque la croissance des plantes est à son maximum, il arrive que Paul déplace son troupeau plusieurs fois par jour. Les bœufs de boucherie de Paul ne sont jamais à l’intérieur d’une grange. Durant l’hiver, alors que les plantes sont recouvertes et dormantes, Paul achète du foin sec qu’il étend sur la neige.

D’une culture conventionnelle au pâturage régénératif

Avant que Paul et sa famille achètent la terre, elle était utilisée pour la culture conventionnelle de maïs et de soya en rotation. Le sol était très dégradé. Après quatre années de pâturage régénératif, le sol s’est amélioré. Paul s’attend à ce que cela prenne dix ans pour que le sol atteigne sa pleine productivité. Mais il croit que la productivité du pâturage sera alors telle qu’il pourra subvenir aux besoins d’un troupeau trois fois plus grand sur la même surface et qu’il récoltera également une quantité de fourrage suffisante pour nourrir le troupeau l’hiver. Il croit fermement que ce qu’il fait est un excellent investissement, non seulement pour l’avenir de sa famille mais aussi pour celui de la planète.


Paul est membre du réseau Régénération Canada. Joignez-vous au réseau vous aussi si vous souhaitez discuter avec lui et avec d’autres pionniers de l’agriculture régénératrice!

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