Comment cette entreprise compense son empreinte carbone tout en en régénérant le sol

 

Le projet de compensation de carbone du Symposium Sols vivants 2017

Vivian Kaloxilos de Docterre qui explique le projet de compensation carbone lors du Weekend Champêtre à la ferme Oneka en août dernier.

J’ai eu l’occasion de faire le point sur le programme de compensation de carbone chez Oneka Farm. Après le Symposium Sols vivants 2017, nous nous sommes associés à Oneka et à DocTerre pour compenser toute l’empreinte carbone du symposium. Cet été, le 4 août, la ferme Oneka a offert un Weekend champêtre avec des visites de la ferme, des ateliers, des cours de yoga et plus. J’ai assisté à un atelier avec Vivian Kaloxilos de Docterre, où elle a expliqué le travail qu’elle accomplissait avec la famille Choinière (propriétaires d’Oneka) pour restaurer l’écosystème des sols et compenser l’empreinte carbone du Symposium, et maintenant des entreprises Oneka également. Nous avons vu les frontières de peupliers et d’arbres fruitiers qui avaient été plantées autour de la ferme pour compenser les émissions de carbone du Symposium Sols vivants 2017. Nous sommes ensuite allés voir un champ qui était un verger traditionnel depuis des décennies mais qui a récemment été réduit. 

 

 
Les peupliers et d’arbres fruitiers qui avaient été plantés autour de la ferme Oneka pour compenser les émissions de carbone du Symposium Sols vivants de 2017.

Un  nouveau  verger pour compenser l’empreinte carbone de l’entreprise

Un nouveau verger sera planté l’année prochaine pour compenser l’empreinte carbone des activités des Choinière. Désormais, Docterre travaille avec eux pour préparer le terrain à la transition d’un verger géré de manière conventionnelle à un verger régénérateur et biologique. La première parcelle que nous avons traversée est une parcelle témoin. Rien n’a été fait depuis que les arbres ont été enlevés. À côté se trouve la parcelle où le sol est assaini en vue de la plantation.

Des étapes importantes avant de planter les arbres: régénérer  le sol à l’aide de cultures de couverture

première étape consiste à décompresser le sol. Une culture de couverture d’herbe de sorgho de Soundan a été plantée le printemps dernier avec une inoculation de champignons mycorhiziens multi-espèces. Après de nombreuses années d’utilisation de fongicides sur les pommiers, il est important de rétablir une population de mycorhizes en bonne santé avant de planter davantage d’arbres. De nombreuses cultures, y compris les graminées, dépendent d’associations avec des mycorhizes afin d’étendre la portée de leur système racinaire en gagnant en nutriments et en humidité. Mais plus une culture est boisée, plus elle a besoin de ses compagnons fongiques. Le sol forestier a naturellement une proportion beaucoup plus élevée de champignons que de bactéries dans son microbiome. Si vous souhaitez cultiver des arbres avec un minimum d’intrants, il est très important de construire un microbiome de sol dominé par les champignons.

À droite, nous voyons la parcelle où l’herbe de Soudan a été plantée: on peut voir qu’il y a plus de biomasse que dans la parcelle  de contrôle (à gauche).

L’herbe de sorgho de Soudan a été choisie parce qu’elle pousse rapidement et qu’elle est profondément enracinée. Nous pouvions facilement voir qu’il y avait beaucoup plus de biomasse dans la parcelle avec la culture de couverture que dans la parcelle témoin à côté. La biomasse souterraine pénétrera à travers les horizons pédologiques compactés, permettant ainsi une pénétration plus profonde de l’eau et des micro-organismes utiles. Cela ajoutera également beaucoup de matière organique au fond du sol. L’herbe sera coupée deux fois avant l’automne, ce qui stimulera sa croissance, et les boutures seront laissées sur le sol pour ajouter encore plus de matière organique.

À l’automne, il sera coupé à la racine et légèrement éraflé dans le sol pour laisser place à une culture de couverture automnale. Ensuite, un mélange de plantes de couverture de vesce, de seigle d’hiver et de pois sera semé avec un extrait de compost pour aider à la décomposition de toute cette matière organique pendant l’hiver. Cette prochaine culture de couverture contribuera également à la diversité du microbiome du sol et apportera des nutriments importants au champ.

À la fin du printemps, le mélange de couverture hivernale sera coupé et, après le labour d’une surface peu profonde, un troisième mélange sera semé (de trèfle rouge, d’avoine et de radis fourrager ou tillage radish), ainsi qu’un inoculant de bactéries fixatrices d’azote. Le trèfle doit servir d’hôte aux fixateurs d’azote et leur permettre de se reproduire et de se répandre dans le champ. Le radis fourrager rompra le compactage que l’herbe de Soudan aurait pu manquer et ajoutera une grande quantité de matière organique dans les horizons du sol. L’avoine apportera une excellente nutrition dans le système de sol. Avec l’apport massif de divers nutriments organiques provenant des cultures de couverture et des fixateurs d’azote obtenant de l’azote gratuit de l’air, le sol sera prêt à recevoir les jeunes pommiers avec très peu d’intrants supplémentaires par acre.

Planter les pommiers en 2020 avec du thé de compost et du paillis pour créer un microbiome optimal!

Cette dernière culture de couverture sera coupée et laissée sur le sol avant que l’avoine ne soit mise en graine. Les pommiers seront plantés au début de l’été 2020 et la dernière culture de couverture constituera une base pour la couverture végétale permanente du verger. Des plantes complémentaires supplémentaires seront ajoutées pour compléter les fonctions de l’écosystème dans le verger. La gestion à long terme du verger comprendra un paillis de fragments de copeaux de bois et de raméaux âgés, ainsi que des traitements spécialisés au thé de compost pour créer un microbiome de sol optimal pour les pommiers.

Tout cela créera un écosystème véritablement sain qui séquestrera des quantités importantes de carbone et nécessitera très peu d’intrants. Cela contribuera largement à compenser l’empreinte carbone des entreprises de la famille Choinière. La famille collabore avec Arbre-Évolution pour planifier et comptabiliser leurs compensations de carbone. Ils ont calculé que compenser leur empreinte carbone ne représente qu’un % de leurs profits, et leur cri de bataille est: « ’Mettons la barre plus haut! »

 

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