Retour sur le Symposium Sols Vivants de 2021

Ce billet nous a été partagé par Robert Miller, membre de Régénération Canada depuis 2019. Robert est un ingénieur de systèmes à la retraite, précédemment chez General Dynamics Canada, qui est maintenant bénévole au Calgary Climate Hub et qui écrit au nom d’Eco-Elders for Climate Action.

L’article a été initialement publié sur The Western Producer.

 

Dans les débuts de la pandémie de COVID-19, ma vie a semblé ralentir et permettre des moments de calme pour observer la faune qui revenait au cœur de la ville de Calgary.

J’ai commencé à m’occuper davantage des plantes du jardin et à écouter les chants d’oiseaux que je n’avais jamais entendus auparavant. J’ai pris conscience de mon appréciation de la nature et de mon amour pour la rivière qui coule dans le parc situé de l’autre côté de la rue. J’ai rapidement acquis une nouvelle compréhension et une nouvelle appréciation de l’eau, que j’avais toujours tenue pour acquise.

Ma curiosité croissante à l’égard des solutions climatiques fondées sur la nature m’a amené à rejoindre Régénération Canada pour en savoir plus sur l’agriculture régénératrice. Je me suis inscrit à leur Symposium de cinq jours sur les sols vivants intitulé « Hydrater la terre pour atténuer les changements climatiques », qui s’est tenu en février 2021.

Au cours du Symposium, j’ai été fasciné par une présentation de Takota Coen, de l’Alberta, qui a décrit comment il a revitalisé la ferme familiale en excavant des étangs qui avaient été remblayés par ses ancêtres et en creusant des rigoles pour recueillir et canaliser l’eau de pluie dans ces bassins. La régénération des caractéristiques naturelles des zones humides de la ferme a permis d’élever le niveau de la nappe phréatique, d’augmenter la productivité de l’exploitation et d’assurer une résilience aux inondations et aux sécheresses.

 

 

 

La conférence de Walter Jehne a porté sur la façon dont un sol sain agit comme une éponge pour réguler l’approvisionnement en eau dans un écosystème tout en capturant d’immenses quantités de carbone. Selon Walter, nous pourrions séquestrer suffisamment de carbone pour résoudre la crise climatique en restaurant les sols agricoles, en protégeant et en reconstituant les zones humides, et en travaillant à la protection et à la restauration de la végétation naturelle comme les forêts et les prairies.

Au cours de la même présentation, Didi Pershouse a plongé plus profondément pour expliquer comment le sol regorge de réseaux de champignons, de micro-organismes, de vers et d’insectes. Cette éponge vivante qu’est le sol est essentielle au maintien de la santé des arbres et des autres végétaux, y compris les cultures. Didi a fourni un excellent exemple de l’effet éponge du sol en versant de l’eau sur une assiette pleine de farine, puis de l’eau sur une tranche de pain. Il était évident de savoir quel type de sol stockera l’eau et ralentira le ruissellement.

Dans son livre Pillar of Sand: Can The Irrigation Miracle Last?, Sandra Postel décrit comment les anciens empires égyptiens et mésopotamiens sont tombés lorsque la demande croissante d’irrigation a épuisé les bassins versants et fait baisser les nappes phréatiques jusqu’à ce que les puits soient à sec. Les technologies d’irrigation qui ont permis à ces civilisations de prospérer ont finalement causé leur disparition en raison de la surexploitation agricole qui a entraîné une dégradation des sols et une déforestation excessive, ce qui a fini par provoquer des écosystèmes plus secs et des sécheresses plus fréquentes.

L’eau entretient la vie sur Terre, mais l’éponge du sol est un élément essentiel du système hydrologique. La végétation et l’humidité du sol réduisent la température du sol et renvoient moins de chaleur dans l’atmosphère, ce qui réduit le réchauffement localisé. L’augmentation de la température de l’air contribue à l’assèchement du sol, à l’augmentation de la demande d’irrigation et, à terme, à l’épuisement des nappes phréatiques.

Dans l’Ouest canadien, les sols agricoles ne résistent pas à la sécheresse parce qu’ils sont souvent déjà dégradés par l’utilisation de pesticides, d’engrais et l’absence de biodiversité dans le sol.

L’agriculture régénératrice consiste à réduire ou à éliminer l’utilisation de produits chimiques et le labourage, tout en plantant des cultures et une couverture végétale choisies en fonction de l’environnement naturel.

Le site web de Groundswell énumère cinq principes de l’agriculture régénératrice : ne pas perturber le sol, garder la surface du sol couverte, garder des racines vivantes dans le sol, cultiver une gamme diversifiée de cultures et ramener les animaux de pâturage sur la terre. Ces principes se sont avérés efficaces pour rétablir un sol-éponge sain, essentiel au maintien du cycle de l’eau et à l’amélioration de la résilience globale du système agricole.

 

Vous voulez en savoir plus sur le rôle du sol dans l’hydratation des terres pour atténuer les changements climatiques? Regardez les enregistrements du Symposium Sols Vivants de 2021 sur notre Médiathèque!

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